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JARNAC - Place du Château
(CHARENTE)
Inutile de rechercher la moindre trace du premier château jarnacais ni des neuf tours qui entouraient son enceinte, il n'en subsiste aucune vestige, pas même un moellon. Seul le nom des rues nous suggère son existence antérieure : rue des fossés, rue basse, rue et place du Château. Le second château a suivi le même sort que le premier quant à sa disparition prématurée, mais nous nous y attacherons tout de même quelques instants.
Dès avant 1335, Raoul, comte d'Eu et de Guienne, est propriétaire du château de Jarnac et du quint, la cinquième partie des revenus de cette terre. En 1350, le roi Jean ordonne la confiscation de ses biens et sa décapitation pour intelligence avec les anglais.
Un siècle plus tard, alors que le château et les clôtures sont déclarés inhabitables, la seigneurie de Jarnac et le quint qui y est attaché échoient à Renaud Chabot, par son acquisition du 6 décembre 1441 pour 1500 écus neufs ayant cours, la pièce pour 26 livres 11 deniers, à la charge d'un hommage lige ou devoir d'une maille d'or pesant deux axalins et demi pour le devoir dudit hommage. Ce paiement effectué auprès du duc Charles d'Orléans, est en fait destiné à payer la rançon du frère de ce dernier, Jean, comte d'Angoulême, prisonnier en Angleterre, lequel abandonne ainsi son fief jarnacais. Cependant le 4 mai 1456, après une procédure, Jean d'Angoulême récupère son bien et rembourse les 1.500 écus à Renaud Chabot.
Par suite de plusieurs cessions, la terre de Jarnac devient la propriété du Cardinal de Joyeuse le 3 mars 1587, moyennant 7.055 écus. La famille Chabot, représentée par Léonard, reprend le domaine pour 9.200 écus le 31 juillet 1593. Puis le conseiller du roy, Pierre Saulgier, paie 27.165 livres son rachat du 24 juillet 1634.
Louis Chabot, par son mariage avec dame Catherine de la Rochebeaucourt en 1648, devient le nouveau seigneur du fief et comte de Jarnac. Celle-ci, devenue veuve, rédige un testament le 23 janvier 1668 qui donne, en quarante pages, la description détaillée du château jarnacais. Le 7 mai de la même année Catherine de la Rochebeaucourt décède. (1)
Guy-Henri Chabot (1648-1690), succède à sa mère en 1668, suivi par un autre Louis Chabot (1675-1691), puis par Henriette-Charlotte Chabot, mariée en juillet 1709 à Paul Auguste Gaston de la Rochefoucault (1675-1714) qui devient comte de Jarnac de 1709 à 1714.
Henriette-Charlotte Chabot (1690-1769), veuve depuis le 19 décembre 1714, se remarie le 20 juin 1715 à Charles Annibal de Rohan Chabot (1687-1762), le nouveau comte de Jarnac. Il acquiert le 10 juin 1717 pour 36.000 livres, la totalité du quint, réunissant ainsi entre ses mains la propriété entière de ses terrains. Le fief devenu colossal s'étend sur 115 villages et domine 45 vassaux.
Plan de Jarnac en 1829 (Château de Jarnac en 1770 en incrustation)

Le château de Jarnac, reconstruit au courant du XVIIe siècle, flanqué à cette époque de six tours, se situe le long de la Charente, à l'exact emplacement de la Place actuelle, sachant qu'aucun pont n'enjambe encore la rivière. Il est gardé par un pont-levis et de larges fossés donnant sur une vaste cour, prolongée par le potager d'en haut et encadrée de deux allées, longeant les écuries. Au delà de cette cour, commence la grand route partant de Jarnac à Angoulême, rue Condé aujourd'hui.
A gauche de la cour, une porte est aménagée permettant d'accéder au village. Ladite cour donne, par la droite, sur les servitudes et basses-cours du domaine.
Une grande orangerie de quarante deux toises et demie sur vingt-cinq de large (76 par 45 mètres) est aménagée sur une terrasse, à gauche du château, le long de la Charente.
Charles Annibal de Rohan Chabot, compte tenu de la vétusté du château, fait réaliser quelques travaux de rénovation, puis en 1744, préfère s'installer à Paris, laissant son domaine à l'abandon.
Sans postérité masculine, la comtesse Henriette-Charlotte, dès 1751, transmet sa succession à Louis-Auguste de Rohan Chabot (1722-1758) qui revient, au décès de celui-ci, au dernier comte de Jarnac, Charles Rosalie de Rohan Chabot (1740-1813).
En 1772, le nouveau comte de Jarnac fait la connaissance de l'architecte François-Nicolas Pineau (1746-1823) et lui confie la restauration et restructuration de son château qui dureront jusqu'en 1789.
Les toitures vont être réparées ou remplacées, de nombreux éléments de confort intérieur et de décoration sont aménagés, les fossés devant le château, devenus inutiles, sont comblés et engazonnés, la Cour est transformée en jardin.
Le comte de Jarnac Charles Rosalie de Rohan Chabot, très impliqué dans les travaux de son château, s'occupe lui-même des plans et de l'approvisionnement des matériaux nécessaires, comme en témoignent les nombreux courriers qu'il adresse à Pineau. Après son veuvage, Rohan Chabot épouse la jeune irlandaise Elizabeth Smyth ce qui contraint un peu plus celui-ci à accélérer la transformation de son château. (2)
L'Ile-Madame, possession du seigneur de Jarnac, reliée à la rive droite de la Charente par un petit pont en pierre à deux arches, fait l'objet de tous les soins de Pineau qui transforme les lieux en un vaste parc avec cascades, parterres fleuris et cabinets de verdure...
En novembre 1789, le ci-devant Rohan Chabot est contraint d'émigrer : abandonnant son fief et son château, il rejoint Dublin puis Twickenham.
Pendant son exil, il maintient des relations épistolaires avec son ancien architecte Pineau qui l'informe des événements jarnacais ayant trait à son domaine.
Le 1er avril 1792, l'inventaire de ce qu'il reste du mobilier du château est établi ; le domaine de Jarnac et son château sont confisqués comme bien national en 1793 ; sa forêt et ses parcs sont vendus en août 1795, les arbres passés à la coupe.
Le démantèlement du château de Jarnac
En 1806, Rohan Chabot écrit de Twickenham à Pineau, l'informant du projet dont il a eu vent concernant la destination de son château saisi : on aurait l'intention de continuer le grand chemin d'Angoulême (futur rue Condé) en le faisant entrer dans l'avant-cour du château, en traversant ensuite le château coupé en deux à cet effet puis en le faisant franchir la Charente par un pont à construire. En fait Pineau était déjà renseigné puisque le 7 vendémiaire an 9 (29 septembre 1800), ledit Pineau écrit au sous-préfet de Cognac que le château de Jarnac n'est plus aujourd'hui qu'une masure au trois quarts pourrie et que son sol a été spécialement réservé pour le passage du pont qui doit être construit sur la Charente.
Le 6 mars 1806, la municipalité de Jarnac autorise l'Etat à acquérir les débris et l'emplacement de l'ancien château, d'une superficie de 15 ares 55 centiares, de laquelle il y a lieu de déduire 2 ares 76 centiares pour le passage de la grande route.
Un arrêté du préfet de la Charente du 26 août 1806 donne l'autorisation de procéder à la vente des matériaux provenant de l'écroulement d'une partie de la toiture du château de Jarnac.
Le sieur Jean Besson, dit Labière est autorisé le 29 janvier 1809, par le conseil municipal, à acquérir pour 1.350 francs les matériaux dépendant de la démolition du château.
L'architecte Pineau, consulté le 20 mai 1811 par le préfet charentais pour faire l'estimation des murs et tours en ruine, seuls vestiges encore présent sur le site du château, arrête celle-ci à 1.000 francs.
Le 16 décembre 1815, François-Nicolas Pineau adresse un courrier à son fils Dominique, chirurgien à Paris : on va mettre en vente la masure du château par lot, de manière qu'il y a lieu d'espérer quelle disparaîtra dans le courant de l'année suivante.
Les dernières pierres seront enlevées en 1818...
Une fois le château éradiqué, la nouvelle place publique dite Place du Château, est aménagée à partir de 1820, des rangées d'arbres vont y être plantées.
Comme prévu, un pont suspendu, dit pont en fil de fer, est mis en place dans le prolongement de la route d'Angoulême qui devient la Grande Route de Saintes à Angoulême (future rue de Condé), passant par le mitan de la nouvelle place.
La construction de ce pont à péage est adjugée à François-Antoine-Alphonse Hyrvoix le 4 janvier 1826. La première pierre de l'ouvrage est posée le 5 juillet de la même année. Le 2 septembre 1827, on procède aux épreuves du pont : après un essai concluant avec 106 tonnes de sable chargé sur le tablier, c'est au tour des spectateurs de passer le test ; mille deux cents jarnacois vont se masser sur le nouveau pont qui est ainsi inauguré.
De 1875 à 1876, un pont en pierre est édifié à la place du pont en fil de fer, construit par la Compagnie du chemin de fer des Charentes et achevé le 10 octobre.
Jarnac - Ancien pont suspendu "en fil de fer" de 1827 — Nouveau pont de pierre de 1876

De mémoire de jarnacais, les chais d'eau de vie ont toujours existé à Jarnac. En 1828, une nouvelle maison spécialisée dans les eaux de vie de cognac, fondée par Léopold Caboche (1806-1851) et Louis-Jules Gallois (1800-1867), s'installe sur la place du Château. Félix-Joseph Courvoisier (1799-1866), marchand de vin à Bercy et Louis Gallois (1775-1849), maire de Bercy où il est propriétaire d'entrepôts, s'associent à Caboche et créent, le 18 novembre 1843, la maison Félix Courvoisier-Caboche, à la tête d'un immeuble et de deux magasins place du Château et de trois chais.
Courvoisier devenu seul propriétaire à la suite du décès de ses associés, s'associe en 1854 à son neveu donc Jules Curlier (1824-1886).
Jarnac - Réclame Cognac Courvoisier 6 novembre 1909 — Place du château avant construction du Kiosque et du "château" Courvoisier

La Place du Château accueille quelques unes des douze foires annuelles jarnacaises. Et lors de la frairie de la pentecôte, pendant deux jours de fête, les jeux, les concerts et concours divers envahissent la place, des baraques foraines sont installées, parfois on organise le lancement d'un ballon.
L'harmonie de Jarnac, la Société Philharmonique, fondée en 1860, est bien entendu de toutes les fêtes, et, lors des festivités, un kiosque à musique temporaire et démontable en bois est installé sur la place du Château, comme ce mémorable 7 juillet 1889 où un bal est organisé lors d'une course de vélocipèdes.
En 1901, un Kiosque à musique définitif est enfin installé sur la place du Château, sur l'esplanade faisant face aux établissements Courvoisier-Curlier. De forme octogonale, sa toiture en zinc, ornée d'un lambrequin de bois découpé, repose sur des colonnes de fonte ; le soubassement est en pierre et le garde-corps en fer forgé.
Jarnac - Place du château, théâtre ; Kiosque à musique en construction — Kiosque à musique

La même année 1901, une demeure à l'allure de manoir est construite à la place du bâtiment d'angle des chais Courvoisier le long du quai de la place du Château. Il sera vite baptisé Château Courvoisier et bien souvent confondu avec le Château de Jarnac, bel et bien disparu.
Si la place du Château est restée sensiblement identique depuis un siècle, les édiles ont cependant décidé de supprimer, vers 1980, le kiosque à musique qui certes n'était guère utilisé depuis longtemps mais qui faisait partie intégrante du paysage patrimonial.
Kiosque supprimé.
voir ici place du Château à Jarnac, sans son kiosque, aujourdhui.(1/4) — (2/4) — (3/4) — (4/4)
Ancien parc du château des Rohan Chabot sur l'Ile Madame à Jarnac (1/2) — (2/2)

publié par JeanMarc Lun 14 Mai 2018 14:05
Mai 1879 — La Société philharmonique de Jarnac primée à Cognac
— Cognac. Au concours qui vient d'avoir lieu ici, les premiers prix ont été remportés par les Sociétés suivantes :
Concours à vue, division supérieure, 1e section. Prix unique, médaille d'or. La Société philharmonique de Jarnac, direction M. Braconnier.
22 mai 1887 — Frairie annuelle de Jarnac des 29 et 30 mai 1887
— Jarnac célébrera dimanche et lundi prochains sa frairie annuelle.
Dimanche : divertissements nombreux, chevaux de bois, jeux divers, lancement d'un superbe ballon. lluminations.
Lundi, à deux heures et demie : courses de vélocipèdes, cinq épreuves pour bicycles ou tricycles, 150 fr. de prix.
Il ne sera perçu aucune entrée. Les engagements seront reçus à la mairie jusqu'au 22 mai, à trois heures du soir.
14 juillet 1888 — Rendez-vous des vélocipèdes à Jarnac, la Société Musicale donne un concert lors de la fête organisée sur la place.
— Une Excursion à Jarnac. Profilant du beau temps, des belles routes et de la fête nationale, MM. Valeton, O. Maillotte et Man, tous trois en tricycle, partaient, samedi matin, de Bordeaux pour Jarnac, où rendez-vous leur avait été donné par le S.V.J. (sport vélo jarnacais)
Décidés à faire une promenade, et non à battre un record, les trois touristes ont suivi, au petit train de route, par Saint-André, Saint-Savin, où ils ont fait une petite halte, rejoints par M. Laval qui, aux approches de Mirambeau, a repris son train rapide sur Rochefort. (...)
Vers sept heures, les membres du S.V.J., tous en tenue officielle, rencontraient, à deux kilomètres de Jarnac, Man, qui s'était porté à leur rencontre. La rentrée en ville a été superbe. Conduite par M. Tricoche, son sympathique et fort aimable vice-président, la petite troupe est arrivée dans un ordre parfait au siège du club, où flottait un immense drapeau aux insignes du S.V.J.
La soirée s'est passée charmante, pleine de cordialité, au milieu des feux de bengale, des drapeaux et des illuminations, tandis que l'excellente Société musicale de Jarnac nous réjouissait par de la bonne musique, et rendait ainsi la fête complète.
Vers onze heures, après le feu d'artifice, un punch a été servi, auquel M. Tricoche, vice-présiaent, a porté un toast au Véloce-Club bordelais au nom du S.V.J. M. Man a répondu en buvant à la prospérité assurée désormais du sport de Jarnac et en remerciant ces messieurs de leur excellent accueil et de leur dévouement à la vélocipédie.
Jarnac - Noce villageoise lors de la mi-carême — Le jour de la mi carême sur la place du Château, kiosque au fond à droite

11 juillet 1889 — Bal et concert sur le Kiosque à musique temporaire installé sur la place du Château lors des courses de vélocipédes. La fanfare de trompettes Hugon de Bordeaux et la Philharmonie de Jarnac sont de sortie.
— Courses de Jarnac. C'est la tête encore remplie du bruit des acclamations, des sonneries de trompes de chasse, des fanfares et des pétards que j'écris ces lignes.
A Jarnac, on ne fait pas les choses comme ailleurs. Je dirai même tout de suite qu'on les fait mieux que presque
partout ailleurs, grâce au concours aussi dévoué que désintéressé de ceux que la vélocipédie jarnacquoise a l'honneur de posséder à sa tête.
Tout Jarnac était sur pied ou sur pédales, dimanche dernier 7 juillet, et jamais, pour ma part, il ne m'a été donné d'assister à série aussi complète de réjouissances organisées en honneur du cyclisme ni à des courses revêtues d'un caractère plus officiel.
A 2 heures, les courses ont commencé sur le vélodrome des Grandes-Maisons (piste de 300 mètres), admirablement bien aménagé et fort artistiquement décoré pour la circonstance. Une affluence aussi considérable que choisie, parmi laquelle les dames brillaient par leurs toilettes autant que par leurs applaudissements précieux, n'a cessé d'acclamer les coureurs.
Le jury a fonctionné sous la présidence effective de M. le général de division Tricoche, grand officier de la Légion d'honneur, ancien directeur de l'artillerie au ministère de la guerre et partisan convaincu de la vélocipédie militaire dont il a pu apprécier les services. (...)
A l'issue des courses, grand banquet officiel admirablement servi par l'hôtel de France dans un immense chai décoré pour la circonstance avec un goût exquis aux couleurs nationales. Soixante-douze convives à table. (...)
C'est ici qu'a eu lieu à notre avis le clou de la journée. Du banquet, le cortège officiel s'est rendu sous le kiosque élevé spécialement sur la place principale de Jarnac en vue de la distribution des prix aux coureurs et là, avant de procéder à cette distribution, M. le général Tricoche, dominant de sa fière stature et de son organe généreux la foule innombrable assemblée tout autour, à fait une des plus belles apologies de la vélocipédie militaire que nous ayons jamais entendues.
Après la distribution solennelle des prix, a eu lieu le punch d'honneur offert dans les salons du Club, et les hôtes officiels du S.V.J. ont quitté Jarnac vers 11 heures au moment où les réjouissances populaires s'achevaient sur la place du château en un bal public des plus suivis.
Pendant celte journée si complètement remplie, l'excellente fanfare Hugon de Bordeaux (trompes de chasse) n'a cessé de se faire entendre, après avoir accueilli le général Tricoche au son de la Marseillaise à son entrée sur le vélodrome et s'est partagé les honneurs avec la philharmonique de Jarnac, fondée en 1860 et dont le chef servit en 1870 sous les ordres du général Tricoche.
Jarnac - Kiosque de la musique sur la place du Château — Vue panoramique de la place et et du kiosque

28 juin 1891 — Concert de la Philharmonie sur le Kiosque place du Château à l'occasion du concours annuel de la société de Tir
— Jarnac. Dimanche 28 juin dernier avait lieu à Jarnac les dernières opérations du douzième concours annuel de la Société de tir.
M le sous-préfet de Cognac et une délégation des officiers du 107e de ligne avaient bien voulu honorer cette fête de leur présence et ont suivi les derniers tirs avec beaucoup d'intérêt.
A six heures, à l'hôtel Hillairet, un banquet offert à M. le sous-préfet réunissait les membres actifs de la Société et les officiers du 107e.
Au dessert M. Laroche, le sympathique président de la Société de tir, a pris la parole pour remercier M. le sous-préfet de Cognac et les officiers d'avoir accepté avec tant d'empressement l'invitation qui leur avait été faite.(...)
L'heure de la distribution des prix étant arrivée, le cortège prend place sur le kiosque, pendant que la Société philharmonique de Jarnac exécute un des plus beaux morceaux de son répertoire.
M. le sous-préfet prend de nouveau la parole et fait, devant, un nombreux public, un nouvel éloge de la ville de Jarnac, dont il vante l'attachement à la République et le dévouement à toutes causes patriotiques.
M. Philippe Delamain, officier de tir, commence la lecture du palmarès et la distribution des prix a lieu...
Jarnac - Tramway et Kiosque à musique, place du Château — Hôtel Couturier-Hillairet, Kiosque à musique, magasins et "château" Courvoisier

Juin 1891 — La Philharmonique de Jarnac recueille tous les éloges lors du Concours musical du jardin des Plantes de Nantes
— Le cortège des 93 Sociétés a défilé avec une exactitude peut-être insuffisamment militaire devant les autorités et s'est rendu jusqu'au Jardin des Plantes pour la répétition du Festival de la Fête de Nuit.
Pour suivre pas à pas l'ordre du programme, disons que la Fête de Nuit a été des plus brillantes au point de vue des lumières, mais le froid devenu de plus en plus vif et des averses sérieuses ont quelque peu nui à sa réussite complète. Quant à la partie musicale de ces fêtes, ainsi que nous avons eu constamment occasion de le faire remarquer, à la grande stupéfaction des personnes qui n'ont pas l'habitude de ces exécutions monstres et monstrueuses au point de vue de l'art, nous avons encore assisté cette fois à ce phénomène bizarre qu'une musique d'harmonie de cinquante musiciens qui se sentent bien les coudes, la musique de Jarnac, par exemple, fait dix fois plus d'effet au Jardin des Plantes que la réunion sans cohésion de plusieurs centaines et même plusieurs milliers d'exécutants orphéonistes, harmonistes ou fanfaristes. Le fait est que dimanche soir, personne n'a rien compris au Choeur des Jeunes Bataillons, chanté par tous les orphéons et l'exécution des morceaux par toutes les Sociétés instrumentales a été quelque peu charivarique, sans produire même à aucun moment l'effet de sonorité sur lequel comptait bien à tort une partie des auditeurs.
La Société philharmonique de Jarnac, qui concourait seule pour le prix d'excellence, mérite aussi des éloges. Il est vraiment bien extraordinaire de voir une si petite ville arriver à des résultats très supérieurs à ceux obtenus parfois dans des cités de 127.000 habitants. L'exécution de cette musique d'harmonie au concours d'honneur a été certainement très brillante, mais nous l'avons surtout appréciée dans la Marche aux Flambeaux à la Fête de Nuit.
(la Gazette artistique de Nantes du 1er juin 1891)
9 août 1902 — Le Kiosque à musique de la place du château sollicité pour la distribution des récompenses de la société de Tir
— Jarnac. Dimanche soir, à huit heures et demie, a eu lieu au kiosque de la Musique, sur la place du Château, la distribution des récompenses du 21e concours annuel de la Société de Tir de Jarnac.
En l'absence du Président de la Société, M. Laporte-Bisquit, sénateur, M. Abel Foucaud, vice-président a prononcé, en termes éloquents, un discours dont les grandes lignes, empreintes du plus pur patriotisme, ont été fort applaudies...
Concours de musique des 3 et 4 juillet 1910 à Jarnac
Annonce et préparatifs
— Jarnac s'apprête a recevoir joyeusement les nombreux étrangers qui vont lui rendre visite les 3 et 4 juillet à
l'occasion du concours de musique.
M. le préfet de la Charente a bien voulu accepter la présidence du banquet que le comité offre à MM. les membres d'honneur et à MM. les membres du jury le lundi 4 juillet, à 6 h. ¼, à l'hôtel de France. M. le sous préfet de Cognac ; MM. Brisson et Limouzoin-Laplanche, sénateurs ; M. James Hennessy, député ; M. Rimbaud de Larocque, conseiller général ; MiM. Louis Comandon et Marcel Michaud, conseillers d'arrondissement, ont promis d'honorer ce banquet de leur présence.
Le comité nous prie de rappeler qu'il ne sera délivré aucune carte de sortie dans les lieux de concours et aux festivals ; les cartes de circulation, du prix de 3 francs pour les deux jours donneront seules aux porteurs le privilège de pouvoir rentrer et sortir à leur guise.
Il reste très peu de ces cartes, le comité engage donc vivement les retardataires qui en désirent à se hâter.
A l'occasion de ce grand concours musical, des trains spéciaux, comprenant des voitures de toutes classes, seront mis en circulation entre Bordeaux-Etat et Jarnac et retour et entre Jarnac et Angoulême, par la Compagnie des Chemins de fer de l'Etat.
26 juin 1910 — Programme du Concours de musique des 3 et 4 juillet 1910
Voici le programme des fêtes organisées à Jarnac à l'occasion du grand concours d'harmonies, fanfares, orphéons, estudiantinas, trompettes, trompes de chasse, tambours et clairons :
— Samedi 2 juillet, à 8 h. ½, grande retraite aux flambeaux.
— Dimanche 3 juillet (harmonies, orphéons, estudiantinas, tambours et clairons). A 8 h. ¼ du matin. réception à l'hôtel de ville du jury par la municipalité ; à 9 heures, concours de lecture à vue (à huis clos) ; à l0 heures, concours d'exécution ; à 2 h., concours d'honneur ; à 4 heures, défilé des sociétés, réception des sociétés à l'hôtel de ville par la municipalité; à 8 h. ½, au Jardin public, illumination, fête de nuit, grand estival ; a 11 heures, distribution des récompenses.
Un train spécial de Bordeaux à Jarnac sera très probablement mis en marche le dimanche.
— Lundi 3 (fanfares, trompettes et trompes de chasse). A 9 heures, concours de lecture a vue (à huis clos) ; à 10 heures, concours d'exécution ; à 2 heures. concours d'honneur ; à 4 heures, défilé des sociétés, réception à l'hôtel de ville par la municipalité ; à 6 heures ¼, banquet à l'hôtel de France ; à 8 h. ½, au jardin public, illuminations, fêtes de nuit, festival ; à 10 heures, distribution des récompenses ; à l'issue de la distribution. grand feu d'artifice.
Jarnac - Programme du Concours de musique des 3 et 4 juillet 1910 — Le Défilé

3 et 4 juillet 1910 — Compte rendu du Concours musical de Jarnac
— Malgré quelques averses, le concours musical de Jarnac a obtenu, dimanche et lundi le succès le plus complet.
Les principales rues de la ville étaient décorées de guirlandes et de drapeaux ; plusieurs arcs de triomphe avaient également été dressés et des banderolles fleuries, portant les inscriptions : « Soyez les bienvenus », « Honneur aux Sociétés » exprimaient les sentiments de la population pour ses invités et ses visiteurs.
La population avait répondu à l'appel de la municipalité et du comité d'organisation en décorant de guirlandes et de drapeaux les fenêtres de ses maisons.
rue Gambetta et rue de Condé (CPA James Cparama)

Les rues qui devaient être parcourues par le cortège musical, depuis la place du Château jusqu'à l'hôtel de ville, en passant par les rues Gambetta et du Portillon, disparaissaient sous une véritable voûte dont l'aspect était féerique. Les rues Gambetta et du Portillon, principalement, avaient été décorées d'une façon merveilleuse.
Le matin les membres du jury ont été reçus à l'hôtel de ville par M. le premier adjoint, qui leur a souhaité la bienvenue et leur a donné l'assurance que la population et la municipalité feraient tous les efforts pour qu'ils emportent le meilleur souvenir de leur visite à Jarnac.
rue du Portillon et rue Gambetta (CPA James Cparama)

Un vin d'honneur, offert par la municipalité, a été ensuite servi dans la salle des mariages.
La matinée a été consacrée aux concours de lecture à vue et d'exécution.
L'après-midi, une très grande animation n'a cessé, malgré quelques ondées, de régner dans la ville : le défilé a pu avoir lieu à quatre heures ; une foule considérable, massée sur tout le parcours a vivement applaudi les Sociétés qui sont venues se masser avec leurs bannières devant l'hôtel de ville, sur le perron duquel se tenaient les autorités.
M. le premier adjoint leur a souhaité une cordiale bienvenue. Les clairons, tambours et musiques sonnèrent au drapeau, puis eu lieu la dislocation.
Cette première partie des fêtes s'est terminée le soir par un festival.
La fête s'est poursuivie lundi.
A 4 h 30, toutes les sociétés se massèrent sur la place du Champ-de-Foire ; puis, au signal, les musiques, jouant toutes différents airs, se mirent en route pour suivre l'itinéraire prévu.
Le cortège, en ordre parfait, et les Sociétés, la Philharmonique de Jarnac en tête, défila entre deux rangs de curieux jusqu'à l'hôtel de ville, pour y attendre le passage du défilé.
Un grand banquet sous la présidence de M. Gelinet, Préfet, a réuni le soir, à 6 heures, tous les officiels, au grand hôtel de France.
Jarnac - Concours de Musique des 3 et 4 Juillet 1910, L' Estudiantina Rochefortaise
voir les autres superbes CPA de James relatives au concours musical jarnacais : ICI
https://www.cparama.com/forum/cartes201 ... usique.jpg[/img]
publié par James 17 Dim 6 Mai 2012 19:49
La Société philharmonique (harmonie), fondée en 1860, présidée par Laporte-Bisquit, dirigée par Leo Larrieu avec 63 exécutants est active en 1909.
Jarnac - Place du château et Kiosque vue aérienne

(1) L'inventaire détaillé du mobilier, des carrosses et bestailhs appartenant à dame Catherine de la Rochebeaucourt nous est parvenu grâce au testament qu'elle a rédigé durant 6 jours, du 23 au 28 janvier 1668, par devant Maître Hélie Rangeard, notaire royal en Angoulemois.
On y découvre chambre par chambre, tous les meubles, la plupart en nouhier, les meschantes tapisseryes bien souvent usées jusqu'à la trame, la lingerie tantôt neufve, tantôt uzée, les lits de pleume, les matellac, nombre de linceulx de toille de toutes provenances, les chaisnaix de cuivre, des gros fuzils et des petits pistollez, des casserolles, chaudrons, poilles et bassines, les assiettes, plaz, esguières, sallière, escuelles et enfin les jumants, chevaux et mulles, les carrosses.
Parmi la trentaine de chambres et antichambres, cabinets et chapelle, gallerye et vestibules on y observe :
— la grande gallerye quy regarde d'un bout sur la prérye et de l'autre bout sur la basse cour du château ;
— la chambre au grand alcauve ;
— un cabinet où sont stockés les pots de confiture ;
— la chambre de la Tour, occupée par le seigneur chevalier de Jarnac (le fils de la comtesse de Jarnac) ;
— la chambre du sieur Grizet (armurier avec 5 fuzils et des petits et grands pistollez) ;
— la chambre de Luc Labeur, sieur des Rochers, maistre d'hostel de la comtesse de Jarnac ;
— la chambre des femmes où demeure Andrée Gendre ;
— la chambre voultée de Monsieur l’abbé, avec sa vieille meschante table et son meschant tapis fort vieux et rompu ;
— la sommelerye et un grand nombre de vin et de pièces d'eau de vie ;
— les greniers avec nombre de fromant, mesture et avoyne ;
— les escuryes avec 4 chevaux, et 5 mulles ;
— le bestailh d'aumaille avec 14 vaches et 3 veaux.
voir ici, l'Inventaire complet détaillé.
(2) Lors de ses séjours à Paris, le comte de Jarnac, accompagné de son épouse Elisabeth Smyth, fréquente régulièrement la Cour. Le 1er février 1780, il écrit à son architecte Pineau :
Nous ne pensons icy qu'à danser parce que notre Reine et nos jeunes Princes ne pensent qu'à cela. On prépare des Bains dans le bois de Boulogne. Pendant le Carême (*), j'ai soupé deux fois chés le Roy, cette semaine ; je danse 2 fois par semaine avec la Reine ; mais ce n'est pas cela qui fait mes vrayes affaires...
On ne va plus au bal qu'avec l'habit Henri 4 ; j'en ai un charmant...
(*) la septuagésime tombe effectivement en 1780, le 23 janvier.